
Ancienne élève du collège, Lucie Chaumette est revenue aux sources lundi 11
mars. Quoi de plus normal, pour une future journaliste, que cet attachement aux
sources… Invitée par l’équipe enseignante qui travaille sur les métiers du
journalisme et des médias avec deux classes de 3ème (les Richet et les Nicolle),
elle s’est montrée captivante et très pédagogue.

Après avoir relaté son parcours : Science Po Lille, un stage d’une année au
Chili et la réussite au concours de l’École de Journalisme de Lille, elle
explique aux élèves qu’elle a toujours privilégié les études généralistes pour
laisser sa vocation de journaliste s’affirmer. En l’écoutant, on ne doute pas
cependant de cette vocation.
Elle fait partager sa passion en abordant tous les aspects étudiés par les
élèves : la hiérarchisation de l’information, guidée par la notion de proximité
de l’information, l’importance du public dans les choix et le traitement de
l’information, ou encore l’influence des médias sur l’opinion.
Très pédagogue, elle explique en illustrant à chaque
fois son propos. On hiérarchise l’information en fonction de l’intérêt des gens
: la neige à Hazebrouck n’aura pas le même impact sur la vie des lecteurs que le
conflit au Mali, même si les deux informations sont importantes. D’ailleurs, le
public est la préoccupation première du journaliste : “dans les rédactions,
tout le monde connaît “Madame Michu” (l’archétype du lecteur, du spectateur ou
de l’auditeur). Il faut toujours se demander si “Madame Michu” sera intéressée
par cette info, et il faut toujours veiller à ce que “Madame Michu” comprenne
l’info”.
Viennent ensuite les questions sur le métier de journaliste. Son choix ?
Lucie Chaumette l’explique par une immense curiosité pour tout, son envie de
rencontrer des gens différents, d’apprendre sans cesse dans tous les domaines,
et de faire des choses différentes tous les jours. Ce qu’est un journaliste ?
Lucie précise le statut du journaliste ( régime de sécurité sociale et de
retraite spécifique ) ainsi que les modalités d’obtention de la “fameuse”carte
de presse possédée par environ 37 000 journalistes et délivrée par la
Commission de la carte d’Identité des Journalistes
professionnels.
Côté professionnalisme, le journaliste travaille les
techniques du traitement de l’information et se forge des qualités particulières
: objectivité, écoute, analyse, expression. Car, comme le précise M. Buisine en
parfait “maître de cérémonie” : ” Être informé, ce n’est pas seulement être au
courant”. Et lorsque l’on évoque le journalisme citoyen, elle réagit vivement :
“Non, le journalisme citoyen n’est pas du journalisme. Tout le monde ne peut pas
se déclarer journaliste, même s’il diffuse une information, une photo, une
opinion, parce que le journaliste, contrairement au citoyen lambda, possède une
responsabilité face à l’information qu’il diffuse, une responsabilité vis-à-vis
des gens à qui il s’adresse.” Enfin, elle répond à une question sur l’influence
des journalistes sur l’opinion : “C’est aux gens de prendre du recul, de
réfléchir, en croisant les médias par exemple. Les journalistes ne font que
donner la base d’une réflexion sur le monde, sur la vie autour de nous.”
Lucie, rédactrice en
chef du CDI

Qu’il est difficile de clore cette rencontre ! Encore une question de
Clément : “Vous est-il déjà arrivé d’avoir un fou rire devant la caméra ?” et
l’on décide que les autres questions seront posées par mail. Car l’heure tourne
: il est temps pour Lucie de regarder la vidéo tournée par les 3èmes Nicolle.
Faute de temps pour prodiguer tous les conseils et les remarques nécessaires,
Lucie Chaumette transforme le CDI en salle de rédaction pour étudier la vidéo,
l’analyser et taper un “ours” pour les élèves. Consciencieuse et passionnée
jusqu’au bout.
Réactive, polyvalente, captivante, nul doute que Lucie Chaumette est une
professionnelle du journalisme dans l’âme. Elle a même laissé un petit message
vidéo aux élèves pour l’émission qu’ils montent avec Mme Berlem : “Continuez à
vous informer, c’est très important ; continuez à vous poser des questions,
parce que c’est comme ça qu’on avance.” Merci Lucie !