lundi 4 avril 2011

G. Lecointre du Muséum National d'Histoire Naturelle au Lycée des Flandres ce jeudi 31 Mars : comment s’expliquer que la nature nous semble bien faite autrement que par une « intention » ?

Dans un contexte marqué par une certaine désaffection des jeunes pour les études scientifiques, la région Nord-Pas-de-Calais associée à l'Université de tous les savoirs a permis de mettre en contact un scientifique de renom, Guillaume Lecointre, zoologiste et systématicien français, directeur du département "Systématique et évolution" du Muséum National d'Histoire Naturelle avec les élèves de première et terminale de la série scientifique du Lycée des Flandres ce jeudi 31 Mars.




 
Après avoir fait ressentir à l'auditoire que relativement à la durée de la vie humaine, nos sens ne détectent pas l'évolution et que c'est une des difficultés de sa compréhension, G Lecointre précisa que la théorie de l'évolution propose une origine naturelle des espèces sans intervention métaphysique.
Il faut distinguer la croyance religieuse qui tient sa légitimité à l'impossibilité de sa remise en cause et une théorie scientifique qui tient sa légitimité à la possibilité permanente (et même encouragée) de sa remise en cause. La démarche scientifique est sceptique et rationnelle et les résultats sont collectivement validés.
Les prémices de la théorie de l'évolution remontent au 18ème siècle, où des auteurs ont eu l'intuition du transformisme mais c'est au 19ème siècle que Lamarck et Darwin expriment clairement l'idée de transformation progressive des êtres vivants au cours du temps.
Pour Lamarck, le milieu instruit la variation à l'échelle individuelle. Elle se produit spontanément au besoin de l'organisme qui la porte pour subvenir à ses besoins. Les individus produisent des efforts pour stimuler certains organes. Les descendants héritent du produit de l'effort des parents.
Le point de départ de Darwin est d'abandonner l'essentialisme du siècle précédent (l'essence est ce qui constitue la nature d'un être d'origine divine) pour ne s'intéresser qu'à la variation au sein des espèces. Le changement dans le vivant est une altération imprévisible et indépendante du milieu. La variation peut être favorable, défavorable ou neutre. Parmi les différents variants, ceux qui sont d'une manière ou d'une autre avantagés par les conditions contingentes du milieu laissent davantage de descendants que d'autres variants. Ce succès reproductif différentiel est la sélection naturelle. Les individus subissent la sélection naturelle mais les résultats se mesurent à l'échelle de la population. C'est la fréquence des variants qui façonne le visage de la population ou de l'espèce de génération en génération.
« Comprendre l'évolution, enseigner l'évolution, c'est comprendre et aimer le monde vivant pour ce qu'il est, pour ce qu'il a été et se donner les moyens de prendre garde à ce qu'il sera demain. »
Pour Céline Zoubeïdi de l'université de tous les savoirs au lycée, le public était d'une grande qualité, et espère avec Guillaume Lecointre avoir éveillé la curiosité et peut être suscité des vocations !

Le site de l'université de tous les savoirs au lycée, où la vidéo de la conférence sera disponible
http://www.canal-u.tv/producteurs/universite_de_tous_les_savoirs_au_lycee