jeudi 26 septembre 2013

Au lycée des Flandres, le témoignage poignant d'un rescapé du train de Loos

Monsieur Marcel Houdart est venu à Hazebrouck raconter son histoire d’ancien résistant et de déporté du train de Loos. Plus d’une cinquantaine d’élèves du lycée des Flandres ont assisté mardi 24 septembre après-midi à sa conférence. Les élèves de Terminale ES  étaient heureux de rencontrer ce « héros  en vrai » car les témoins physiques apportent une émotion toujours plus forte et plus marquante. Avec quelques pointes d’humour, Monsieur Marcel Houdart retrace son engagement de résistant à partir de l’été 1943 dans les F.T.P. (Francs Tireurs et Partisans). Il n’a pas oublié son « petit musée » permettant aux élèves de peser une mitraillette STEN qu’il pouvait cacher sous son manteau !

Après une dénonciation, Marcel Houdart est arrêté par la Gestapo, le 16 juin 1944. A la prison de Cuincy (près de Douai) où il est interrogé, les jours d’espérance succèdent à des jours de désespoir…Il les a noté sur une photographie qu’il a pu conservé avec lui.

Il est transféré à la prison de Loos, le 19 juillet 1944. Le 1er septembre 1944, devant l’avancée des Alliés, la prison est évacuée. Monsieur Houdart fait partie du dernier grand convoi de déportés ayant quitté le sol français. Plus de 871 prisonniers : des résistants, des réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire), des otages sont entassés à Tourcoing dans des wagons déclarés insalubres ayant servi au transfert de ciment. Les prisonniers sont déportés dans les camps de concentration allemands comme celui de Sachsenhaussen. Marcel Houdart y restera plus de 9 mois.

 

Le 21 avril 1945, le camp est évacué : commence pour Marcel Houdart « la marche de la mort », 16 jours de marche dans des conditions effroyables brisant toute solidarité et dignité humaine…

Avec émotion et étonnement, les élèves découvrent le tour de taille de Monsieur Houdart lors de sa libération. Il ne pèse que 35 kg.

Marcel Houdart prend à coeur son devoir de mémoire auprès des jeunes pour que leur pays n’ait plus à revivre cela. Plus qu’un cours d’histoire, son récit est « une véritable leçon de vie ».

Article rédigé par Annick HENNION professeur d’histoire-géographie