jeudi 28 novembre 2013

48 heures pour découvrir l'enfer...

En compagnie de leur professeur et de Jean-Pierre Bataille, conseiller régional, six élèves du Lycée des Flandres d'Hazebrouck ont eu deux journées pour comprendre l'horreur d'Auschwitz-Birkenau.

Le Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais a organisé le déplacement d'environ 140 élèves  de différents lycées de toute la région accompagnés d'historiens et de deux rescapées de la déportation.

En effet, mercredi 13 novembre, six jeunes filles quittaient le marais aux lièvres extrêmement tôt pour embarquer à l'aéroport de Lesquin et arriver à l'aéroport Jean-Paul II de Cracovie à 9h, direction le camp de concentration d'Auschwitz. 

Deux blocs  les ont particulièrement touchées, celui dans lequel se trouvaient tous les objets confisqués aux détenus (des montagnes de valises, de chaussures, mais également de cheveux), le bloc  n°27 qui tente de retracer la vie de la population juive européenne avant puis après la catastrophe mais aussi les dessins que les enfants ont pu faire durant  leur détention. 

L'après-midi a été consacré à la visite du musée Schindler, au quartier de l'ancien ghetto de Varsovie, deux synagogues et quelques morceaux de musique classique adaptés d'airs juifs traditionnels, de prières, de chants. Durant ce moment, nous avons pu méditer sur notre journée, sur nos visites, mais aussi nous poser des questions auxquelles nous aurons les réponses plus tard dans la soirée grâce aux historiens mais également  grâce aux rescapées présentes  Yvette Lévy et Ginette Kolinka.

Après une courte nuit,  nous avons pris la direction du centre d'extermination de Birkenau ; le temps très brumeux donnait à notre  visite une atmosphère, une intensité spéciale. Après avoir vu la Judenrampe, le lieu d'arrivée des déportés et  de la sélection,  nous avons refait le même chemin que des millions de personnes avant nous pour arriver à cette entrée, l'entrée d'Auschwitz II – Birkenau, qui est tristement célèbre. Le premier baraquement visité qui correspond à celui des « quarantaines » fut celui des sanitaires, qui sont seulement de simples trous . Il fallait imaginer l'odeur pestilentielle, la saleté des déjections humaines partout, l'eau noire qui  aurait du  être utilisée pour se laver mais qui  salissait encore davantage et diffusait les microbes. Dans le baraquement suivant, nous avons vu les chalits, lits superposés à trois étages dépourvus de tout matelas, conçus pour quatre à cinq personnes chacun  mais  qui recevaient en réalité sept ou huit personnes sur un lit.

La vie dans le camp était un combat de chaque instant, il fallait se battre pour vivre, pour survivre. 

Nous continuons par la visite des différents sites où se trouvaient les chambres à gaz, voilà nous y sommes enfin ! C'est ici que l'extermination de millions de personnes eut lieu ! Voilà où s'est passée cette monstruosité  !  Pourtant en regardant tout autour de nous, tout est verdoyant, il ne reste rien de toutes ses existences, de toutes ses personnes, de leur identité, rien …. sinon des cendres.

Au Centre de dialogue d'Oswieczim (Auschwitz en polonais) après le déjeuner, nous avons pu questionner, à nouveau, historiens et rescapées puis nous sommes retournées à l'aéroport  avant de rejoindre  notre ville d'Hazebrouck vers 23h45, jeudi 14 novembre.

Grâce à une organisation irréprochable , nous garderons à jamais les images et les témoignages gravés au fond de nos mémoires. Il est important maintenant de transmettre notre  vécu à nos camarades, familles, amis, et ainsi les inciter à s'intéresser davantage à l'histoire, pour ne pas oublier et que tout cela ne recommence pas.

Blaevoet Lucy et Fernagut Justine, deux élèves de la classe de Terminale S 5 du lycée des Flandres.

Sur la photo de gauche à droite Duhamel Chloé, Perlein Chloé, Blaevoet Lucy, Fernagut Justine,  Mme Caudron professeur d'Histoire-Géographie, Mr Bataille conseiller régional, Samoy Céline et Lecigne Marie devant le monument commémorial de Birkenau.