mardi 08.11.2011, 05:14 - La Voix du Nord
Six élèves de terminale du lycée des Flandres, à Hazebrouck, découvriront le site d'Auschwitz-Birkenau les 16 et 17 novembre. Au cours de ce voyage, organisé tous les deux ans par le conseil régional, ils rencontreront des rescapés de la déportation et des historiens. Au retour, ils transmettront à leurs collègues ce qu'ils ont vécu. PAR MARIE JANSANA
hazebrouck@lavoixdunord.fr
Ils sont les premiers élèves du lycée des Flandres à se rendre à Auschwitz dans le cadre d'un voyage de deux jours organisé par la Région. Julien Bouwyn, Valentin Douilly, Maxime Lasseron, Clélia Martin, Rémi Vannobel et Lise Schryve se rendront les 16 et 17 novembre en Pologne où ils rencontreront des rescapés de la déportation et des historiens.
Tous les six faisaient partie des vingt-six élèves de première à avoir participé volontairement, en 2010-2011, au concours national de la Résistance et de la Déportation, sur proposition de leur professeur d'histoire, Sophie Caudron. Maxime Lasseron s'était d'ailleurs classé quatrième ex aequodu département.
Au vu de leur travail, ils ont été sélectionnés par leur établissement pour répondre à l'appel à projets de la Région sur le thème Mémoire de la Shoah. « Nous postulions pour la première fois. La Région le propose à plusieurs bassins de l'académie à tour de rôle. Cette année, nous pouvions candidater », explique le proviseur, Olivier Dupas.
« Cela sera plus fort »
Les six élèves ont rendu, en juin, leur dossier sur « quelques aspects de la répression pendant la Seconde Guerre mondiale ». Ils ont appris cet automne qu'ils avaient été sélectionnés pour le voyage. « Le lycée est engagé depuis plusieurs années dans le travail de mémoire. C'est l'aboutissement, une reconnaissance du travail fourni », estime le proviseur.
« C'est une opportunité, tout seul, je n'aurais pas pensé à y aller », note Rémi. Les autres confirment : « Ce sera un enrichissement pour notre culture générale. » Une expérience qui leur rendra l'histoire « plus réelle. Visiter le site avec des gens qui l'ont vécue, cela a plus de poids ». « Cela sera beaucoup plus fort », note encore Lise.
Sophie Caudron, professeur au lycée et au collège des Flandres depuis onze ans, les accompagnera. Il y a six mois, elle s'est elle-même rendue sur place. « Il s'agissait d'un stage organisé par le Mémorial de la Shoah, avec des conférences d'historiens permettant de réactualiser nos connaissances . » Elle témoigne de l'émotion qui l'a habitée. « Sur le site, après sept heures de visite, je ne prenais plus de photos, cela devenait difficilement supportable. » Les élèves disent ne pas ressentir d'appréhension à quelques jours de la visite de ce lieu symbole de l'horreur de la Deuxième Guerre mondiale. Pour le moment. « On ne se rend pas encore vraiment compte, analyse Julien, on nous dit que ce sera dur, mais on n'imagine pas vraiment. » « C'est bien que vous soyez en petit groupe, que vous vous connaissiez, pour affronter cela ensemble », commente le professeur.
« L'élève devient témoin »
Durant leur année de première, plusieurs rendez-vous sur la Seconde Guerre mondiale leur ont été proposés. Ainsi, en avril 2011, à l'occasion d'un voyage à Compiègne, les élèves se sont rendus au mémorial de l'internement au camp de Royallieu, dont Rémi retient : « C'était grand... mais Auschwitz sera encore plus énorme. » La plaque commémorative avec la liste des disparus les avait également impressionnés.
À leur retour de Pologne, où ils auront entendu les rescapés des camps, ils auront un rôle de passeurs de mémoire. Leur travail de restitution passera par la création d'un diaporama présenté aux autres élèves et lors des portes ouvertes de l'établissement. De plus, ils interviendront auprès des premières, qui ont la Seconde Guerre mondiale au programme. « Ils seront des relais, indique Sophie Caudron. Il est intéressant que cela passe par des élèves, ce n'est plus le prof qui fait le cours. L'élève devient témoin. »
